
L’eïnothérapie, une forme d’hypnose qui s’adresse au corps
Avec l’hypnose, le psychothérapeute accompagne le patient et lui propose de cheminer et de trouver par lui-même ce dont il a besoin ou ce qu’il doit faire. L’eïnothérapie est une méthode alternative d’hypnose, centrée sur le corps : il s’agit de laisser faire les choses par son corps, de lever les blocages
Les expériences vécues peuvent s’inscrire en nous d’une façon dont le corps se souvient, mais qui n’est pas forcément accessible à la conscience. Et dans la vie des patients, ces expériences se racontent aussi par l’intermédiaire de symptômes révélateurs de maladie, de traumatisme, de mal-être.
J’ai suivi deux patients dans mon cabinet, à qui j’ai proposé d’aborder leur histoire dans le cadre de séances d’eïnothérapie, forme d’hypnose qui s’adresse au corps lors d’un dialogue avec le psychothérapeute.
La force de l’Eïnothérapie est de pouvoir travailler sur une tension corporelle (donc psychique) sans avoir forcément besoin de connaître l’origine de cette tension. Retrouver le bien-être, c’est donc enlever ce qui nous empêche d’être nous-même, au niveau corporel autant que mental.
Les corps viennent se raconter. Voyons ici ces deux histoires.
“Devenir ce que nous sommes, plutôt que ce que nous voulons être”
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La transe hypnotique est un état de conscience modifié, caractérisé par un détachement partiel de la réalité environnante, tout en restant connecté à celle-ci.
Dans cet état, la patiente est à la fois présente et absente, comme si elle faisait "un pas de côté" par rapport à sa conscience habituelle. Cet état favorise une exploration plus profonde des sensations corporelles et des émotions

Dans un premier exemple, une patiente souffre de douleurs chroniques au diagnostique incertain
Les symptomes qu’elle présente incluent des douleurs physiques, des troubles du sommeil, des difficultés de mobilité, et un mal-être général. Ces manifestations pourraient être associées, faute de mieux, à des pathologies telles que la fibromyalgie.
Dans cette optique, l’eïnothérapie est envisagée comme une méthode alternative pour explorer et potentiellement atténuer les symptômes inexpliqués.
Lors de la séance, la thérapeute se place physiquement proche de la patiente qui a choisi de s’allonger sur le divan, créant ainsi un environnement sécurisant et propice à l’entrée en transe.
Cette invitation permet au corps de libérer des informations jusque-là réprimées ou inconscientes, facilitant ainsi l’expression de ces tensions sous forme de sensations ou d’émotions. La patiente ne s’exprime pas nécessairement à l’oral, le corps devenant le principal sujet, nous comptons sur lui pour révéler des tensions, des blocages et des mémoires enfouies.
Il faut noter, car c’est important, que cette méthode se différencie des approches plus cartésiennes, qui reposent sur des explications rationnelles et des modèles analytiques. Ici, il s'agit d’abandonner temporairement ces cadres théoriques pour laisser le corps s’exprimer librement.
Le processus de cette hypnothérapie repose parfois sur une forme de catharsis corporelle. Mais veillons bien à ôter les connotations “violentes” liées à l’idée de catharsis; c’est-à-dire qu’en revivant des sensations et des émotions associées à des événements passés, la patiente permet à son corps de "parler" et d'évacuer le stress accumulé.
Ce phénomène de libération émotionnelle et physique est essentiel dans le cheminement thérapeutique, car il aide la patiente à se reconnecter avec des aspects de son vécu qui étaient peut-être occultés ou négligés. Cette catharsis peut être perçue comme un moment clé dans la thérapie, où le corps relâche progressivement les tensions, permettant une réorganisation de certaines émotions.
Dans les séances d’eïnothérapie, le corps est perçu comme un réceptacle de l’histoire personnelle de la patiente, où se cristallisent les moments clés de sa vie, souvent en lien avec des épisodes de stress ou de traumatisme, avec son histoire aussi, tout simplement.
Ainsi, l’hypnothérapeute ne s’adresse pas seulement à l’esprit conscient de la patiente, mais également à ses sensations corporelles, en interagissant directement avec ces signaux somatiques.
La peur de blesser l'autre ou d'être mal compris, de ne pas savoir le dire, non plus, peut conduire à la répression de ses émotions. Parfois, l’éducation nous brime ou bien c’est la honte ou encore un surmoi qui nous enjoint de nous taire.
Ces tensions entre ce qui pousse à parler et ce qui retient, peuvent mener à un déphasage, à une “faille” émotionnelle dans la relation et ainsi empêcher la résolution des problèmes sous-jacents.
“ Une approche fondée sur l'écoute du corps”
Ici, ce qui est marquant, c’est la reprise de l'équitation par la patiente, activité qu'elle avait dû abandonner en raison de ses douleurs. Ce retour à une activité physique et sportive qui lui était chère illustre non seulement une amélioration physique, mais aussi une réappropriation de son corps et de son bien-être. Ce processus montre comment l’hypnothérapie peut aider à restaurer une forme de liberté corporelle et psychique, en permettant au patient de surmonter des blocages qui l'empêchaient d’accomplir certaines activités.
Cette séance d’hypnothérapie avec une patiente souffrant de douleurs non diagnostiquées illustre une approche fondée sur l’écoute du corps et l’exploration des “mémoires somatiques”, mettons ce termes entre guillemets.
En l'occurrence, un accident de voiture frontal aux conséquences dramatiques. Bien qu'il affirme que l'accident "ne lui a rien fait", il présente des signes de stress post-traumatique : alimentation désordonnée, troubles du sommeil, et mal-être général.
Ces symptômes suggèrent que l'impact émotionnel de l'accident a été refoulé plutôt qu'absent.
Lors de la séance d’eïnothérapie, la psychothérapeute guide le patient à revivre cet événement traumatique en s'adressant directement à son corps. Elle l’encourage à "aller chercher les tensions" et à "les laisser remonter à la surface".
Ce processus permet au patient de replonger dans les sensations et les émotions liées à l'accident. Au cabinet, allongé sur le divan, le patient réagit avec des pleurs, des mouvements involontaires, et un ensuite "craquage" émotionnel, révélant l’intensité du traumatisme sous-jacent.
Même si c’est un épisode qu’on peut qualifier de difficile, il ne faut pas le voir sous l’angle de la souffrance, mais d’une forme d’expression : le corps du patient revit alors les tensions physiques associées à l’accident, mais également les émotions profondément enfouies, comme la peur intense de mourir juste avant l'impact, ainsi que la colère, l’injustice.
La thérapie offre un espace où ces émotions, souvent ignorées ou réprimées, sont validées : le patient a le droit d’être en colère et vulnérable.
Ce travail thérapeutique permet à "quelque chose" de bouger à l’intérieur du patient, un déplacement, un pas de côté mais quoi ? C’est vrai que ce quelque chose est rétif à la définition… Mais c’est l’amorce d’un processus de guérison émotionnelle et psychologique, souvent perçu comme libérateur, réparateur et bénéfique.
Dans cette approche , le patient ne participe pas activement en parlant ou en rationalisant ses sensations. Au contraire, il adopte une attitude de lâcher-prise, laissant le corps "faire ce qu'il a à faire". Cela souligne l'importance de l’abandon du contrôle conscient dans ce type de thérapie. Le patient n’intervient pas verbalement pour exprimer ce qu’il ressent, mais laisse son corps revivre des expériences et relâcher des tensions.
Il faut accepter que cette méthode se situe loin des modèles explicatifs traditionnels, qu’elle mise sur la capacité du corps à se libérer de ses tensions à travers la transe hypnotique, parce que nos représentations rationnelles ne donnent pas ou peu la parole au corps. Peut-être un manque de confiance d’une société cartésienne dans les corps ?
Le thérapeute crée au contraire un espace de “liberté” où la personne peut vivre plis librement. Le thérapeute ne fait que retirer des obstacles, tensions, culpabilités qui procurent du mal-être.
L’eïnothérapie permet alors au patient de revisiter des moments de sa vie, facilitant ainsi un processus de guérison émotionnelle et physique.
Sandrine Tatreaux
Psychothérapeute P.A.R. - Psychanalyste
36, rue Levot
29200 Brest


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